L’histoire d’une maison de mode mythique
C’est l’histoire de Charles-Emile. Fondateur de l’une des marques françaises la plus connue dans le monde, ancêtre d’une dynastie de six générations à l’heure actuelle. Un succès d’une maison au savoir-faire incomparable, qui a développé sa renommée par une maîtrise artisanale du cuir et de la sellerie jusqu’à devenir une référence inégalée du luxe.
C’est l’anecdote d’un accessoire féminin aux prénoms de “Kelly”, “Constance”, “Evelyne” ou “Birkin” pour ne citer que les plus célèbres et les plus portées aux bras de ces femmes, fières de posséder cet accessoire luxueux et tellement envié venant de la maison Hermès.
Charles-Emile crée l’ancêtre de ces sacs en 1892. Son Haut à courroies (HAC) est une sacoche solide à grande ouverture qui sert à transporter selle et bottes d’équitation.
De nos jours, le HAC continue d’être fabriqué, bien que sous une autre forme plus raffinée. En effet, s’il conserve sa hauteur, sa silhouette trapézoïdale et ses courroies latérales d’origine, il se voit désormais habillé de différentes sortes de cuirs, mais aussi d’une myriade de tissus, tels le feutre ou la toile, dans les motifs exotiques.
C’est en 1922 qu’il se lance dans la maroquinerie de luxe. L’impulsion vient de l’épouse d’Emile qui se plaint de ne pas trouver de sac à main à sa convenance. Elle s’adresse à son mari qui imagine pour elle une version réduite du Haut à courroies. Cette création remporte un vif succès, à tel point qu’elle est suivie, en 1925, d’une gamme complète de sacs de voyage.
En 1935, le fameux Sac à dépêches voit le jour. Puis, dans les années 1950. Robert Dumas, le gendre d’Emile, revisite la sacoche en cuir pour la transformer en un classique élégant et intemporel qu’il rebaptise sac Kelly.
Le sac Kelly
En janvier 1956, Grâce Kelly, cliente de longue date de la marque se fait photographiée avec le Sac à dépêches. Sac qu’elle porte régulièrement. L’immense popularité de Grâce Kelly et le sac si souvent photographié souffle au public un surnom pour ce sac dont elle ne se sépare jamais : le « Kelly ».
Hermès profitera de ces publicités inopinées, mais n’adoptera officiellement ce nouveau nom qu’en 1977.
Les sacs Kelly constituent le summum du raffinement. Dotés d’une anse et d’une bandoulière amovible, ils ont une forme plus stricte que le Birkin, pourvu de deux anses, et se portent à la main ou à l’épaule.
Aujourd’hui comme hier, tout comme les Birkin, les sacs sont fabriqués exclusivement à la main et sur commande : les listes d’attente frôlent les six ans ! Les clients habituels ayant la priorité, il n’est même pas toujours possible d’y figurer. La demande maintient bien-sûr les prix à un niveau astronomique, mais engendre aussi le succès des ventes aux enchères. Les sacs valent des milliers d’euros et les plus désirables tels que les éditions limitées en crocodile culminent à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Le sac Birkin
Le plus récent des sacs mythiques de la maison est bien-sûr le Birkin, encore plus convoité que le Kelly. Des célébrités telles que les Kardashian ou Victoria Beckham se l’arrachent. Cette dernière est d’ailleurs l’heureuse propriétaire de plus de cent versions de ce modèle.
Sa genèse appartient à l’histoire de la mode. Au début des années 80, sur un vol Paris-Londres, l’actrice Jane Birkin, qui tente de ranger son panier dans le compartiment à bagages, reçoit son contenu sur la tête. Par chance, le PDG Jean-Louis Dumas, occupe le siège voisin. Commence alors une discussion sur les sacs à main, dans laquelle Jane Birkin déplore de ne pas trouver de modèle pratique pour loger tout ce qu’une jeune mère doit emporter. Elle commence même à dessiner le modèle idéal sur le dos d’un sac vomitoire.
Au cours de l’année suivante, Dumas, qui aime relever des défis, crée un nouveau sac, plus grand que le Kelly et plus contemporain. Cette version élégante mais fonctionnelle du fourre-tout est lancée en 1984. A la différence du Kelly, le Birkin a deux anses mais pas de bandoulière et se glisse donc au creux du bras.
La version originale en 35 cm que Jean-Louis Dumas présente à Jane Birkin, un an après leur rencontre, propose de la place pour les biberons des enfants, mais aussi une vaste poche intérieure pour les objets personnels. Comme le Kelly, il possède un rabat et se ferme à l’aide de deux sanglons. Néanmoins, alors que le Kelly doit rester fermé pour ne pas exercer trop de pression pour l’anse, unique, le Birkin, qui en a deux, peut se porter à demi ouvert, d’où une allure plus décontractée. Et malgré son prix stratosphérique, il s’accorde aussi bien avec un jeans et un T-shirt qu’avec un ensemble plus recherché, ce qui fait l’objet de convoitise par excellence des fans de sacs à main.