🪡 Origine du tissu en lin
Le lin est d’origine végétale. Les fibres textiles sont localisées dans la tige d’une plante herbacée.
Le lin croît de préférence dans les climats tempérés plutôt humides.
🪡 Extraction des fibres
Les tiges de lin sont cueillies, séchées, égrenées, puis soumises à plusieurs traitements. En effet, dans la tige du lin les fibres utilisables voisinent avec les parties non textiles dont il faut les séparer.
1° ROUISSAGE :
Décomposition de la pectose qui joint les fibres de lin. Le rouissage doit être mené avec précaution pour éviter l’altération de ces fibres. Il se fait suivant plusieurs procédés :
- En eau courante : les bottes sont immergées dans les caisses à claire-voie ;
- En fosses : plus rapide
- Sur pré : (fibres moins solides)
- Industriellement : les tiges sont immergées dans des solutions appropriées. Ce rouissage, beaucoup plus rapide, donne du lin de moins belle qualité.
2° OPERATIONS COMPLEMENTAIRES :
Après le rouissage, la partie non textile des tiges de lin est alors séparée des fibres utiles. Pour l’isoler totalement, on procède alors :
- Au broyage : il réduit les parties ligneuses en petits fragments ;
- Au teillage : il détache ces fragments de la tige ;
- Au peignage : il élimine les derniers fragments ligneux et permet le démêlage des fibres textiles.
On obtient alors la filasse de lin.
🪡 Propriétés Physiques
1° Aspect :
Les fibres, claires, brillantes, sont souvent groupées en faisceaux.
2° Observation microscopique :
Elles sont de longueur moyenne (6 cm), apparaissent légèrement striées, avec les extrémités effilées.
Leur section est polygonale, avec un fin canal central, donc elles ont des parois épaisses.
🪡 Propriétés Chimiques
1° Composition : le lin est formé de cellulose presque pure.
2° Combustion : Elle est facile, semblable à celle du papier et laisse des cendres légères.
3° Action des bases :
- Diluées ; même à ébullition, elles n’altèrent pas les fibres (aussi peut-on lessiver les tissus de lin avec des produits alcalins) ;
- Concentrés et froides, elles rendent les fibres plus brillantes, plus faciles à teindre, plus tenaces. C’est le mercerisage.
4° Action des oxydants et de l’eau de javel :
- S’ils sont utilisés avec précaution, en solution très étendue, ils blanchissent le lin ;
- Employés sans ménagement, avec rinçage insuffisant, ils provoquent une usure plus rapide, par formation d’Ox cellulose, plus fragile.
5° Action des acides :
- Très dilués et faibles : action insignifiante ;
- Concentrés et forts : destruction (acide sulfurique) ou transformation totale (acide acétique, par exemple, utilisé dans la fabrication de l’acétate, à partir des déchets de tissus végétaux).
6° Action de l’humidité :
- Prolongée, elle est néfaste et entraîne l’apparition de moisissures qui altèrent les fibres.
🪡 Qualités Textiles
1° Finesse :
Elle varie avec la provenance.
2° Résistance :
En général importante, elle dépend du rouissage.
3° Souplesse :
Elle est assez bonne.
4° Elasticité :
Assez moyenne. Les tissus de lin, s’ils n’ont pas été traités par un apprêt spécial, se froissent facilement.
5° Aptitude à la teinture :
Faible. Les fibres de lin, difficiles à blanchir, ont des parois épaisses.
🪡 Valeur Hygiénique
1° Pouvoir hygroscopique :
Le lin se mouille et sèche très rapidement ; il est donc peu hygiénique (danger de refroidissement par évaporation trop rapide de la sueur).
2° Pouvoir thermique :
Le lin n’est pas un isolant. Il ne protège ni contre la chaleur, ni contre le froid (emploi des tissus d’été).
3° Perméabilité à l’air :
Elle est très faible ; c’est un inconvénient des tissus de lin qui gênent la respiration cutanée.
4° Douceur :
Elle est très grande, d’où possibilité d’utilisation en lingerie et dans la confection des pièces de layette.
🪡 Filature du Lin
Avec le rouissage, diverses opérations ont permis de réunir les fibres textiles du lin en une filasse qui doit encore subir plusieurs traitements avant de donner le fil de lin.
1° Peignage : La filasse le subit plusieurs fois : les fibres se débarrassent de l’étoupe et prennent une direction parallèle.
2° Etalage : La filasse est étalée en épaisseur régulière.
3° Doublage : Il est destiné à compenser les irrégularités.
4° Etirage : Le ruban obtenu est ainsi réduit d’épaisseur.
5° Torsion : Elle se fait sur le banc à broche, mais reste légère et progressive. On obtient alors la mèche de lin.
6° Filage : La mèche subit une nouvelle torsion et est étirée en fil (à sec ou au mouillé).
➡️ Caractères Pratiques
1° Destination du lin :
- Après le peignage, la filasse se présente en nappe, puis en ruban, puis en fil. L’étoupe, fibres courtes qui restent accrochées aux dents du peigne est utilisée dans la fabrication des cordes ou de tissus grossiers ;
- Les fils : destinés à la couture, à la confection de dentelles ;
- Les tricots et tissu de « fil ».
2° Entretien des tissus de lin :
- S’ils sont blancs ou « grand teint » : possibilité de lessivage et d’action de l’eau de javel diluée (rinçage très soigné) ;
- S’ils sont de couleur : lavage à l’eau tiède savonneuse, séparément pour éviter les risques de déteinte simultanée.
- Le repassage se fait sur les tissus humides, avec un fer chaud. Certains tissus de lin gagnent à être légèrement apprêtées (linge de maison, blouses de lingerie).
➡️ Principaux Tissus de Lin
1° Armure toile :
C’est avec ses dérivés, la plus employée :
- Toile : tissage serré, fils de grosseur variable ;
- Batiste : tissage serré, fils très fins ;
- Cretonne : tissage serré, fils gros ;
- Toile à draps : tissage moyennement serré, fils gros ;
- Linon « de fil » : tissage peu serré, fils très fins ;
2° Tissage divers :
Eponge, gaze, damassé, coutil, étamine,…
Rita